mercredi 3 octobre 2012

SELAT

partie 3

Le lendemain, elle ce leva tôt, grimpa une à une les marches du petit escalier de bois qui monte du grenier. Le pas léger, presque inaudible. Aucun craquement, à part celui de son ventre vide, noyé dans un flots d'émotions remuantes et perçantes, comme le condamné attendant la délibération des juges, bloqué dans sa torpeur. Encore une nuit à broyer du noir. Mais comme si la violence des derniers jours avait fait une purge, cette nuit, elle resta seule dans le noir.

En haut, le silence, le tabac froid qui emplissait la pièce s'est dissipé. Seul les clapotements des flocons de neige sur la vitre de la fenêtre feigne depuis l’extérieur un semblant de vie. Au fond de la salle à manger, il n'y a personne à part une bouteille vide, un cendrier plein et un mot écris maladroitement sur post-it comme ceux que l'on retrouve dans tout les bureaux; d'ailleurs cette table avait toujours eu l'apparence d'un bureau:

   "Je m'en vais, je n'en peux plus"

Le silence. Encore le silence. Et les clapotements des flocons de neige sur la vitre. Dehors, c'est ce qu'on appelle un jour blanc, un de ces jours on l'on aperçoit pas le ciel de la journée et ou tout les sons, tout les bruits ce retrouvent étouffés. Pareil à un cocon de laine, l'écho ce tait. Et dans le ventre de Julie, au plus profond de ses entrailles, a cet endroit même ou, lorsque l'on est amoureux notre corps frémit, bouillonne. Une lumière, une source étincelante et chaude. Et dans un torrent de larmes, elle sourit.

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